Ronald Mehu. est né le 24 Avril 1946 à Boulogne sur Mer. Une veste de velours cintré, l'air rigide, le regard hautain, Ronnie Bird fixe la foule. Une personnalité assez mystérieuse, accentué encore plus par sa longue chevelure, bien avant les Beatles, Ronnie Bird a déja les cheveux longs. 1964, Ronnie le Rocker Français démarre sa carrière, carrière qui se divise en deux périodes, Decca 1964 - 65, la plus Rock, . Celle ou le Rock Metal l'imitera dans son jeu de scène et ces fringues de "Mods Anglais" (chemise blanche, gilet noir, jean moulant noir, et boots pointus en daim noir), celle où il symbolisera le Rock Anglais à la Française. Et la Philips, de 1966 à 70, où la personnalité de Ronnie devient plus flou et s'éloigne du Rock.

Ronnie Bird était à l'image des chanteurs Français des années 60, un adaptateur, un importateur de succès anglo-saxons, dont on sait qu'ils constituaient le fond de commerce de la quasi totalité (à l'exception notable des auteurs compositeurs Jacques Dutronc, Françoise Hardy, Antoine et Michel Polnareff ou d'une France Gall, servie en tubes par Gainsbourg). Mais Ronnie Bird avait un "plus", il avait compris le style de ses modèles ( Stones, Pretty Things...). Avec son air de petit Rocker arrogant, sa coupe de cheveux à la Brian Jones , il avait le style Rocker, qualité que peu avait à ce moment. Vocalement et musicalement, c'était la perfection
La presse d'alors ne s'y trompe pas, assimilant le personnage au 'style anglais', ou militant plus ouvertement (Disco Revue ) : "Ronnie Bird : la révélation 1965. Il s'annonce comme étant le premier créateur du Rock Français, tout ce qui avait pu voir le jour avant n'était que de la copie, et bien souvent de la mauvaise copie. Ronnie nous fait faire un grand pas en avant. Peut-être que grâce à lui, nous sommes à la veille de découvrir le Rock Français". Ce style, allié à des prestations scéniques remarquables (et un peu aussi grâce à son label Decca...) lui ouvrent des créneaux que ne connaissent pas un Richard Anthony(!), un Dick Rivers ou même un Hallyday :
Premières parties des Stones dès 1965, des Moody Blues, participation au "Festival Pop" au Palais des Sports de Paris en juin 1967, avec une affiche Franco Anglaise, à tomber et où le Rock Metal restera béat d'admiration : Cream, VIP's (futurs Spooky Tooth), Pretty Things et Moody Blues côté Anglais, et côté Français Ronnie Bird, Alain Baschung (déjà) et Noël Deschamps (autre grand Rocker mais plus Pop, méconnu)... En été 64 son premier 45 Trs sort chez Decca : "Lettre à Un Ami (en hommage à Buddy Holly, tué dans un cradsh en 1959) /Tu Ferais Mieux De Filer/ On S'Aime En Secret/ Dis Aux Montagnes". Il est loin de faire un "carton" cette galette est assez rare aujourd'hui.

En Décembre 64, sortie du deuxième 45 Tours : "L'Amour Nous Rend Fou reprise de "Love's Made A Fool Of You" de Buddy Holly)/ Pour Toi/ Tout Seul/ Je Ne Mens Pas". Sur ce deuxième Ep, , Ronnie invente l'overdub, en doublant sa voix, un 'Truc' qui donne aux vocaux un charme fou en même temps qu'une marque de fabrique. Le succès est là, et avec lui, les honneurs. suprêmes. de "Salut Les Copains" et un passage à l'Olympia en première partie de Chuck Berry. Dèjà mythe vivant avec les Stones et les Them !

Le troisième 45 Tours sort en Mai 65 avec : "Elle M'Attend (Last Time des Stones)/ Tu Perd Ton Temps (Don't Bring Me Down des Pretty Things)/ Fais Attention (Fink My Way Back Home des Nashville Teens)/ Pour Etre A Toi ("Down home girl" de Jerry Leiber, le slow blues à enchaîner à "Jette-Là" de Larry Greco, You Know ?)". Ce disque connait lui aussi un énorme succès.

 

Avec l'apport de la guitare magique de Mickey Baker que le Rock Metal et les RedSkins accompagneront lors d'un mémorable Bal des Etudiants au Welcome...En douze titres, son mythique album de l'été 1965, va devenir le modéle ultime pour tout Rocker Français voulant se mesurer aux goupes anglais. Ce LP est augmenté du fabuleux "Ou Va T-Elle ?" (Come On Back des Hollies), du torride "Je Voudrais Dire" (I'll Go Crazy de James Brown et des Moody Blues) et le suffocant "Maudit Journal" (Almost There des Turtles)

... La période Philips débute par l'excellent Ep "Chante" ("I Can Only Give You Eeverything" des Them et des Troggs), "Cheese" ("Lies" des Knickerbockers), "Ne T'En Fais Pas Pour Ronnie" ("A legal matter" des Who) et la ballade crépusculaire "Cette Maudite Solitude" (le fantastique "So Sad" des Everly Brothers) complètent ce premier Ep de 1966.

La suite se gâte, l'heure est venue pour Ronnie Bird d'abandonner les "adaptations" et de se lancer dans l'écriture plus "originale" aidé de ses musiciens Tommy Brown et Micky Jones, le duo anglais qui a sévi derrière nombre de français (Hallyday, Vartan, Rivers, Hardy...) avant d'aller fonder Foreigner. Ils formatent Ronnie en chanteur Pop (!), composent son nouveau répertoire, et même si musicalement cela tient encore la route ("N'Ecoute Pas Ton Cœur" aux guitares psychédéliques) et s'il reste de bonnes reprises ("Hey Girl" des Small Faces ou "Tu En Dis Trop"/"You Don't Know Like I Know" de Isaac Hayes),

 

Ce "relookage" banalise Ronnie Bird, gomme son style et l'installe dans un créneau encombré (Michel Polnareff intouchable à l'époque).

Alors, la reprise des Bee Gees ("New York Mining Disaster 1941"/"Si Quelque Chose M'Arrivait") et son sitar, l'adaptation d'un Tim Hardin si loin de lui ("Ne Me Promets Rien"/"Don't Make Promises") ou les compos mièvres de Brown et Jones ("Le Pivert", "Les Filles En Sucre D'Orge", "SOS Mesdemoiselles"...) ouvrèrent certes de nouvelles portes à Ronnie Bird (la Télé notamment), mais causèrent aussi sa perte.

Dès la fin des années 60,. Cette décision ne lui permettra pas de poursuivre une carrière à succès. Il est alors engagé dans la troupe française de la comédie musicale "Hair".

 

 

Peu à peu, Ronnie Bird sera perdu de vue. par son public, il est devenu technicien de France 2 à New-York. Il fera un retour sans succès en 1988

A noter en 1989, un titre. chanté par Ray Charles et Dee Dee Bridgewater "Precious Thing" qui connait un énorme succès avec pour compositeur Pierre Papadiamondis et auteur : Ronnie Bird ..

Dommage...